Sol Invictus (2025)

description

Éric Kaija Guerrier feat. Hélène Derieux

Sol Invictus

Textes : Hélène Derieux.

Musiques : traditionnelles. Chant liturgiques grégoriens du XIIIè Siècle. Chants liturgiques bretons du XVIIè Siècle.

Enregistrement, mixage et mastering : Didier Houbre, Downtown Studios, Strasbourg, janvier, février et mars 2025.

Hélène Derieux : chant.

Éric Kaija Guerrier : récitatif.

Photographie pochette : Nicolas Daigneault.

Producteur exécutif et réalisation : Éric Kaija Guerrier.

Date de sortie numérique : 11 avril 2025. Label numérique : Believe. Éditeur : Laurent BALANDRAS. Photographie de couverture : Nicolas DAIGNEAULT.

Portrait d’Hélène Derieux :

Chanteuse, chef de chœur et musicologue, Hélène Derieux souhaite transmettre au grand public une approche à la fois méditative et incarnée de la spiritualité et du texte sacré. Après avoir étudié notamment la philosophie et la théologie (Masters) à Paris, Londres, Berlin et Vienne, elle poursuit aujourd’hui des recherches sur la musique et l’iconographie médiévale à l’Institut de Recherche en Musicologie (IReMus-CNRS). Lauréate en 2021 du concours doctoral de la Faculté de Musicologie de la Sorbonne, elle prépare une thèse de doctorat sur les aspects thérapeutiques du chant sacré médiéval dans une approche musicologique, anthropologique et neuroscientifique. Formée en chant liturgique à Vienne, où elle a été chantre d’un monastère, et en chant lyrique au Conservatoire de Levallois-Perret, elle a obtenu une mention « Très Bien » au diplôme de chant grégorien, paléographie musicale et direction de chœur de l’École du Chœur Grégorien de Paris ainsi qu’au Master en Musique et Musicologie de La Sorbonne. Elle dirige la Schola Grégorienne de Saint-Pierre de Montmartre (Paris XVIIIè) depuis 2018 et a fondé en 2022 l’Ensemble Gaudete, ensemble professionnel à géométrie variable ayant pour but la mise en valeur du répertoire sacré occidental en dialogue avec différents arts et traditions.

1.  Lumen ad revelationem / Musique

Lumen ad revelationem / Musique

Je suis la seule lumière qui te restera dans ta nuit la plus noire.

Je suis la seule chose qui sera encore tienne quand tout te sera enlevé.

Je suis le seul amour qui ne te trahira jamais.

Je pourrais tout exiger de toi, mais je n’aurai pas besoin de le faire : tu verras bien que les gens vont et viennent, que les événements se succèdent, que la vie passe et que moi seule, je demeure…

Tout te ramènera à moi, car je suis en toi.

Alors tu sauras m’aimer comme je dois être aimée : de tout ton être, et quand on s’étonnera de ta folie à me chérir, tu répondras : c’est la vie qui est une folie sans elle…

2.  Sanctus / Chartres

Quand tu auras renoncé à toute compréhension autre que l’évidence lumineuse de ses yeux.

Quand ce que tu auras contemplé te regardera à son tour et te transpercera de son regard bleu.

Quand tout en toi voudra s’engouffrer dans la brèche et y demeurer à jamais.

Quand tu n’auras plus de mots pour ce qu’il s’en va rejoindre au fond de ton âme.

Quand tu auras pleuré pour la beauté qui était là et qui tressaille à chacun de ses pas.

Quand ton silence aura résonné de ses mille pas et de lui seul.

Quand tu auras compris qu’il ne te laissera plus jamais seule.

Quand ayant joui d’une infime partie, il n’y aura plus rien entre toi et le désir de t’unir à lui…

3. Nigra sum / Contraste

Beauté et nécessité du contraste.

Les ténèbres pour la lumière, le rien pour qu’il y ait quelque-chose et la puissance de ce quelque-chose plutôt que rien…

Concentre-toi sur le contraste lui-même, émerveille-toi des multiples nuances, jouis de toutes les facettes.

Mais souviens-toi : rien de tout cela n’est toi, vis le et ne le retiens pas. Porte ton regard sur la beauté qui git au cœur des êtres et des choses et offre-le lui, elle le mérite et elle te le rendra.

La vie est faite pour être traversée et non pas soufferte.

Elle t’est offerte si tu sais cueillir les fleurs de l’aube.

4. Requiem / Homélie d’une messe de Requiem

Homélie d’une messe de requiem :

 » La défunte a souhaité que le prêtre se taise. »

Sauf s’il est musicien et poète et qu’il a du cœur et de l’intelligence.

Sauf s’il est Homme et s’assume et se connaît.

Sauf s’il s’est posé quelques fois de vraies questions sans chercher à combler bien vite tous ses vides d’incertitude, à les remplir d’opinions, de croyances, et de représentations.

Sauf s’il sait que le « Dieu » dont on parle se tient très au-delà des mots et des concepts, au-delà même du langage.

Sauf s’il a fait le bien autrement que par bonne conscience et évité le mal pour une raison autre que la crainte.

Sauf si une fois dans sa vie, il a pris le risque d’aimer pour aimer, d’aimer sans raison et au-delà de la raison.

Sauf s’il a su un jour prendre dans ses bras l’être qui pleure et le garder contre lui jusqu’au dernier sanglot.

Sauf s’il a pleuré lui-même, parce qu’il s’est laissé traverser.

Sauf s’il est capable de prêcher sur une Femme dont il n’a connu ni les souffrances, ni les joies et qu’il ne connaît pas et qu’il ne juge pas…

…Parce que pour prêcher sur une Femme, il faut l’avoir tenue une fois dans ses bras comme seul le peut le cœur d’un Homme qui sait aimer.

5. Angelus / Comme au soir l’ombre

Comme au soir l’ombre

S’étend, la vie s’achève.

À cette heure,

Elle paraît plus sombre

Et brève.

Mais il n’est point d’ombre

Si la lumière meurt,

Seule la vraie nuit

Est infinie,

Et je persiste en rêve.

6. An hini a garan / Bonheur

C’est une main

Qui remet bien

A sa place

Une mèche qui dépasse

Et qui court le long

De ta joue.

Et qui glisse

Sur ton menton.

Et qui passe

Dans ton cou.

Et qui repasse

Sur tes lèvres.

Et qui se place

Sur ton cœur,

Et qui demeure.

weepers circus fou et la balance