description
Éric Kaija Guerrier feat. Hélène Derieux
Sol Invictus
Textes : Hélène Derieux.
Musiques : traditionnelles. Chant liturgiques grégoriens du XIIIè Siècle. Chants liturgiques bretons du XVIIè Siècle.
Enregistrement, mixage et mastering : Didier Houbre, Downtown Studios, Strasbourg, janvier, février et mars 2025.
Hélène Derieux : chant.
Éric Kaija Guerrier : récitatif.
Photographie pochette : Nicolas Daigneault.
Producteur exécutif et réalisation : Éric Kaija Guerrier.
1. Lumen ad revelationem / Musique
Lumen ad revelationem / Musique
Je suis la seule lumière qui te restera dans ta nuit la plus noire.
Je suis la seule chose qui sera encore tienne quand tout te sera enlevé.
Je suis le seul amour qui ne te trahira jamais.
Je pourrais tout exiger de toi, mais je n’aurai pas besoin de le faire : tu verras bien que les gens vont et viennent, que les événements se succèdent, que la vie passe et que moi seule, je demeure…
Tout te ramènera à moi, car je suis en toi.
Alors tu sauras m’aimer comme je dois être aimée : de tout ton être, et quand on s’étonnera de ta folie à me chérir, tu répondras : c’est la vie qui est une folie sans elle…
2. Sanctus / Chartres
Quand tu auras renoncé à toute compréhension autre que l’évidence lumineuse de ses yeux.
Quand ce que tu auras contemplé te regardera à son tour et te transpercera de son regard bleu.
Quand tout en toi voudra s’engouffrer dans la brèche et y demeurer à jamais.
Quand tu n’auras plus de mots pour ce qu’il s’en va rejoindre au fond de ton âme.
Quand tu auras pleuré pour la beauté qui était là et qui tressaille à chacun de ses pas.
Quand ton silence aura résonné de ses mille pas et de lui seul.
Quand tu auras compris qu’il ne te laissera plus jamais seule.
Quand ayant joui d’une infime partie, il n’y aura plus rien entre toi et le désir de t’unir à lui…
3. Nigra sum / Contraste
Beauté et nécessité du contraste.
Les ténèbres pour la lumière, le rien pour qu’il y ait quelque-chose et la puissance de ce quelque-chose plutôt que rien…
Concentre-toi sur le contraste lui-même, émerveille-toi des multiples nuances, jouis de toutes les facettes.
Mais souviens-toi : rien de tout cela n’est toi, vis le et ne le retiens pas. Porte ton regard sur la beauté qui git au cœur des êtres et des choses et offre-le lui, elle le mérite et elle te le rendra.
La vie est faite pour être traversée et non pas soufferte.
Elle t’est offerte si tu sais cueillir les fleurs de l’aube.
4. Requiem / Homélie d’une messe de Requiem
Homélie d’une messe de requiem :
» La défunte a souhaité que le prêtre se taise. »
Sauf s’il est musicien et poète et qu’il a du cœur et de l’intelligence.
Sauf s’il est Homme et s’assume et se connaît.
Sauf s’il s’est posé quelques fois de vraies questions sans chercher à combler bien vite tous ses vides d’incertitude, à les remplir d’opinions, de croyances, et de représentations.
Sauf s’il sait que le « Dieu » dont on parle se tient très au-delà des mots et des concepts, au-delà même du langage.
Sauf s’il a fait le bien autrement que par bonne conscience et évité le mal pour une raison autre que la crainte.
Sauf si une fois dans sa vie, il a pris le risque d’aimer pour aimer, d’aimer sans raison et au-delà de la raison.
Sauf s’il a su un jour prendre dans ses bras l’être qui pleure et le garder contre lui jusqu’au dernier sanglot.
Sauf s’il a pleuré lui-même, parce qu’il s’est laissé traverser.
Sauf s’il est capable de prêcher sur une Femme dont il n’a connu ni les souffrances, ni les joies et qu’il ne connaît pas et qu’il ne juge pas…
…Parce que pour prêcher sur une Femme, il faut l’avoir tenue une fois dans ses bras comme seul le peut le cœur d’un Homme qui sait aimer.
5. Angelus / Comme au soir l’ombre
Comme au soir l’ombre
S’étend, la vie s’achève.
À cette heure,
Elle paraît plus sombre
Et brève.
Mais il n’est point d’ombre
Si la lumière meurt,
Seule la vraie nuit
Est infinie,
Et je persiste en rêve.
6. An hini a garan / Bonheur
C’est une main
Qui remet bien
A sa place
Une mèche qui dépasse
Et qui court le long
De ta joue.
Et qui glisse
Sur ton menton.
Et qui passe
Dans ton cou.
Et qui repasse
Sur tes lèvres.
Et qui se place
Sur ton cœur,
Et qui demeure.
